En réaction à la polémique engendrée par les affirmations de l’OMS, les études se sont multipliées. Beaucoup tirent la sonnette d’alarme sur la potentielle nocivité du vapotage. Des scientifiques de l’université de Duke(2) étayent cette hypothèse et démontrent que des niveaux élevés de composés toxiques se forment lors des mélanges entre arômes et solvants.
Rembobinez d’une année, lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) répandait un vent de panique avec son enquête consacrée à la prévention du tabagisme (1). Alors pointant du doigt la cigarette électronique comme indéniablement néfaste, l’OMS attirait attention sur les dangers d’irritations respiratoires et oculaires tout autant que sur les dangers cardiovasculaires associés. Ils ont encore tourné la vis un cran plus loin en prétendant que la cigarette électronique ne devrait pas être présentée comme une méthode de sevrage. Ces convictions à contresens ont provoqué une forte controverse. Pourtant, il semblerait que la dernière conférence de la Société européenne de pneumologie appuie ces allégations. Décodage.
L’OMS entre en lice avec une bombe
En janvier 2020, l’OMS relance la flamme du débat sur les cigarettes électroniques. Selon cette personne spécialisé de l’ONU, il n’y a absolument aucun doute sur la dangerosité pour la santé des e-cigarettes. Ils vont même jusqu’à avertir que la e-cigarette peut affecter le développement du fœtus et du cerveau chez les adolescents. Le rapport révèle également que la vapeur issue du vapotage est dangereuse pour quiconque l’inhalerait.
Voilà qui a fait bondir les défenseurs du vaping. Mais l’OMS reste déterminée et pousse encore plus loin. L’organisation souligne l’absence de preuve tangible qui démontrerait que les e-cigarettes facilitent le sevrage du tabac. Pire encore, elle fait remarquer que les utilisateurs de cigarettes électroniques ont un risque accru de devenir fumeurs.
Malgré la révolte généralisée des partisans de l’e-cig, nombre d’études abondent dans le sens de l’OMS.
Des recherches corroborent la toxicité
En réaction à la polémique engendrée par les affirmations de l’OMS, les études se sont multipliées. Beaucoup tirent la sonnette d’alarme sur la potentielle nocivité du vapotage. Des scientifiques de l’université de Duke(2) étayent cette hypothèse et démontrent que des niveaux élevés de composés toxiques se forment lors des mélanges entre arômes et solvants.
Selon leurs constatations, les agents aromatisants comme la vanilline, le benzaldéhyde et le cinnamaldéhyde sont toxiques en soi. Pourtant, une analyse des cellules bronchiques révèle qu’ils le sont encore davantage lorsqu’ils sont mélangés au propylène glycol ou à la glycérine végétale, deux principaux solvants utilisés dans les cigarettes électroniques. Cependant, l’impact exact reste à déterminer.
Évaluation d’un potentiel toxique
Selon l’analyse de l’université de Duke, les e-liquides générent des mélanges chimiques instables avec des propriétés toxiques inattendues. Ces nouveaux composés seraient alors responsables d’une reaction inflammatoire, d’une augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, ainsi que des irritations et des problèmes respiratoires. Plus alarmant encore, les modèles de laboratoire démontrent que les molécules produites par les cigarettes électroniques peuvent entraîner la mort cellulaire au niveau pulmonaire.
Face à ces révélations et devant l’accumulation de preuves scientifiques, de nouvelles études sur la toxicité des mélanges chimiques des e-liquides sont à prévoir. Mais en attendant…
Mise en place d’un principe de précaution
En attendant une lumière complète sur le degré de dangerosité des liquides des cigarettes électroniques, l’OMS invite à la plus grande prudence. Selon l’organisation, les cigarettes électroniques posent des risques à la fois pour leurs utilisateurs et pour ceux qui ne les utilisent pas. Elle insiste donc sur le fait que leur utilisation doit être strictement réglementée et interdite aux jeunes et dans les lieux fermés. En effet, d’après ce rapport, l’exposition à la vapeur serait dangereuse en raison de l’émission de substances toxiques, dont le glycol utilisé dans l’antigel.
L’OMS attire également l’attention sur des groupes « plus vulnérables ». Elle met en garde contre l’impact particulièrement dangereux pour les adolescents dont le cerveau est en développement (jusqu’à 25 ans environ) et sur la grande capacité d’addiction de la nicotine.
L’OMS met en exergue les dommages à long terme causés par ces habitudes de vapotage sur les systèmes pulmonaire et cardiovasculaire. De plus, elle alerte spécifiquement les femmes enceintes sur les risques éventuels encourus par le fœtus.
Une trajectoire médicale préoccupante au fil du temps
Lors de l’été 2019, les USA se sont retrouvés aux prises avec une flambée de maladies pulmonaires sévères (3). Les victimes étaient principalement des vapoteurs, surtout ceux qui avaient introduit du THC (l’élément psychoactif du cannabis) dans leur e-cigarette. Ce phénomène a renforcé les arguments de l’étude du Pr Loren Lowe.
Le travail de recherche du Pr Lowe fait état de la présence, dans la cigarette électronique, de substances non pas innocentes mais potentiellement néfastes. Il indique notamment que la e-cigarette renferme non seulement de la nicotine et des arômes, ce qui était déjà su, mais aussi des particules fines et des métaux lourds.
Le Pr Loren Lowe fait ainsi écho à une autre étude issue de l’Université de Harvard, laquelle établit que le diacétyle, un composant présent dans certains e-liquides aromatisés, serait à l’origine de la maladie dite du « poumon popcorn ». Cette affection produit des dommages irréversibles sur les fonctions respiratoires (4).
Les partisans de la cigarette électronique décrivent cette situation comme étant une tempête dans un verre d’eau et stigmatisent les campagnes « antivapotage » de l’OMS. Cependant, on ne peut nier l’inquiétude suscitée par les résultats des expérimentations scientifiques dont les preuves ne cessent de s’empiler. Osez le sevrage de la vapote par le biais de la lasérothérapie auriculaire !