Le piège, avec le burn-out ou la dépression, c’est qu’on les voit rarement s’installer. Leur évolution lente et sournoise s’incruste dans le quotidien sans qu’on la remarque, symptôme après symptôme, et lorsque l’on s’en rend compte ou que les proches lancent l’alerte, il est souvent déjà très tard. Pas trop tard, mais le mal a eu le temps de faire son œuvre. Comment réagir, alors, face à cette vérité qui dérange ?
Etablir le bon diagnostic : burn-out ou dépression ?
En premier lieu, en présence de symptômes durables ou difficiles à gérer, il convient d’établir le bon diagnostic. Une consultation médicale devient nécessaire afin d’estimer le degré de gravité des troubles et réfléchir à l’accompagnement adapté. Cette démarche s’avère essentielle pour bénéficier d’un suivi optimal, mais également dans la reconnaissance de la pathologie par les proches. En effet, le burn-out et la dépression sont encore parfois dépréciés et mal compris par l’entourage.
Le rôle de l’employeur
Ensuite, dans le contexte professionnel, prendre rendez-vous avec le responsable des ressources humaines, la direction de la société ou la médecine du travail permettra de les tenir au courant afin d’obtenir une réaction adéquate. Il sera possible d’analyser avec eux les facteurs de risque existants dans l’environnement professionnel, notamment en cas de burn-out. En effet, de nombreux éléments peuvent y concourir : surcharge de travail, objectifs irréalistes, conflits, management oppressif, etc. Dans tous les cas, la prévention et le suivi des facteurs de risque relèvent de l’employeur et visent surtout à prévenir les accidents du travail.
L’accompagnement par les proches
Auprès de la famille et des amis, la gestion du burn-out ou de la dépression peut toutefois s’avérer plus délicate. Nombre de proches essayeront de comprendre ce qui se passe ou de redonner le sourire à la personne souffrante. Or, la difficulté de cet accompagnement a tendance à les surprendre. Sur ce point, la reconnaissance médicale de la pathologie leur permettra de moins ressentir la culpabilité de ne pas avoir su apporter l’aide suffisante. Dans l’idéal, les proches devront rester patients et compréhensifs face à un état de dépression ou de burn-out. Leur soutien sera toujours précieux même si le résultat tarde à se concrétiser ou si la personne dépressive semble les rejeter de prime abord.
La réaction face à soi-même
Cependant, la réaction face à soi-même demeure être plus importante, elle influe aussi majoritairement sur l’évolution du trouble dépressif ou du burn-out. Quand la motivation s’échappe, quand le goût à la vie s’étiole, c’est bien souvent que le quotidien ne nous correspond plus. C’est une sorte de signal d’alarme auquel il convient de réagir sous peine d’aggraver sa douleur. La dépression ou le burn-out ne se développent pas pour miner l’esprit, ils sont le symptôme d’un décalage entre ce que l’on souhaite et ce que l’on vit. Entre ce que l’on se sent capable de faire et ce que l’on accomplit réellement. L’amélioration de ces deux pathologies demande alors plus que tout une écoute attentive de soi-même, de ses besoins, de ses désirs, de ses doutes, de ses peurs. Avec un seul objectif : retrouver l’étincelle enfouie sous les préoccupations, celle qui nous rappelle nos valeurs et nos vraies motivations.